ETUDIANTS, MOBILISONS-NOUS!
Ce n'est un secret pour personne : l'université est en lutte ! Partout en France, les enseignants-chercheurs, se mobilisent pour défendre leur statut, attaqué par le gouvernement, et se battent contre la réforme des concours de l'enseignement dite de "masterisation". Plus généralement, leur mouvement exprime un malaise et une inquiétude quant à l'avenir de l'enseignement supérieur et de la recherche.
Mais quand les médias parlent de ce mouvement de grogne, ils oublient bien souvent de dire que cette inquiétude est partagée par nombres d'étudiants. Ainsi, à travers les universités de tout le pays, des Assemblées Générales étudiantes se sont tenues ces derniers temps, rassemblant des milliers d'étudiants soucieux quant à leur situation et à l'avenir de l'enseignement.
Le constat que peuvent faire tous les étudiants aujourd'hui n'est guère positif.
D'un coté, notre situation économique et sociale ne cesse de se dégrader, avec notamment une hausse du cout de la vie, des loyers, des frais d'inscription, mal compensée par des aides sociales insuffisantes en nombre et en qualité. La conséquence de tout ceci est donc une explosion du salariat étudiant, avec de plus en plus de difficultés pour mener sereinement nos études. Aujourd'hui, 51% des étudiants doivent se salarier en concurrence de leurs études, 100 000 étudiants vivent en dessous du seuil de pauvreté...
Dans le même temps, le gouvernement remet gravement en cause la qualité de nos études et nos outils de formation. La loi Liberté et Responsabilité des Université, mise en place l'an dernier malgré de fortes résistances étudiantes, a ouvert un boulevard à la casse des Universités, à leur libéralisation et à leur mise en concurrence. Les réformes s'enchainent, avec comme seuls objectifs la baisse des coûts et la rentabilité, au profit d'intérêts privés et sur le dos des étudiants et personnels, enseignants ou non. Il s'agit ici d'une totale remise en cause de la mission de service public de l'Université.
Nous, étudiants, refusons de voir la dégradation de nos conditions de vie et d'études comme un progrès. Nous avons donc décidé de nous mobiliser pour défendre nos droits et en conquérir de nouveaux. Plusieurs Assemblées Générales ont déjà réuni des milliers d'étudiants partout en France. A Tours, un millier de personnes s'est déja réuni plusieurs fois dans l'amphithéâtre Thélème pour construire une lutte étudiante.
Nous sommes déterminés à nous battre pour ne pas laisser casser l'Université et la condition étudiante. Nous vous appelons à nous rejoindre dans les AG et les actions pour faire triompher ensemble les revendications étudiantes développées collectivement (voir ci-dessous).
Dans ce processus, la loi Liberté et Responsabilité des Universités, a marqué une étape. Cette loi a réduit la démocratie universitaire et donné des pouvoirs étendus au président, notamment sur les questions de recrutement ou de gestion financière. Elle fait de l'Université la gestionnaire de ses locaux et l'encourage à développer des financements privés par le biais de fondations, accroissant de ce fait les inégalités de financement et donc la concurrence entre les Universités.
De cette loi LRU a découlé d'autres réformes allant dans ce sens d'une libéralisation accrue de l'Université et d'une mise en concurrence des Universités et des personnels entre eux.
Ainsi, la réforme du statuts des enseignants chercheurs, qui va les obliger à se vendre aux Universités, n'est qu'une conséquence de la LRU et du rôle accru du président.
Quant au plan Campus, il prévoit d'accorder d'importants financements à seulement 10 pôles universitaires d'élite en France, renforçant par là les inégalités entre universités ainsi qu'entre étudiants, tous n'ayant pas la possibilité d'aller faire leurs études dans ces pôles d'excellence...
Avec la réforme de masterisation des concours, tous n'auront pas non plus la possibilité d'enseigner. En effet, la fin des IUFM s'accompagne de la suppression de l'année de stage rémunérée, ce qui obligera l'étudiant à se payer une année d'études supplémentaire. De plus, cette réforme entrainera une formation d'enseignant beaucoup plus théorique, en déconnexion avec les réalités de l'enseignement.
Le plan Réussite en Licence, de son côté, prévoit de transformer la licence dans le sens d'une hyper spécialisation et d'une adaptation des formations aux besoins des entreprises locales, et annonce à terme la disparition de certaines filières. De plus, il substitue à des heures d'enseignement des heures de tutorat dispensées par des personnels contractuels non qualifiés, accentuant de ce fait la précarité.
La LRU a permis également une modification des critères de financement de l'Université. Le passage de la norme SAN REMO à la norme SYMPA diminue la part liée aux besoins réels de l'Université pour développer un financement basé sur les résultats, la compétitivité des Universités (taux d'insertion professionnelle, présence aux examens), accroissant encore d'avantage les inégalités.
Toutes ces réformes vont dans un même sens de dégradation de nos conditions d'études pour servir les intérêts de quelques uns. Nous refusons de n'être qu'une variable d'ajustement dans le jeu des entreprises. Nous voulons une Université plus démocratique, qui délivre de vrais diplômes ayant une valeur reconnue au niveau national ; un réel service public d'enseignement supérieur, de qualité et au service de tous.
Les dépenses liées directement aux études ne cessent d'augmenter. Ainsi, à la rentrée 2008-2009, les frais d'inscription ont augmenté de 2,5% en licence et de 5% en master et doctorat. En parallèle à cela, le coût de la vie suit une même progression, et la crise économique ne fait qu'aggraver la situation.
Ainsi, il devient de plus en plus difficile de se loger : le nombre de logements universitaires proposé est dérisoire, à peine 150 000 places en Cité U sur toute la France pour plus de 2 millions d'étudiants, et le coût des locations chez des particuliers, sans compter les frais d'agence, ne cesse d'augmenter. Alors qu'une politique de rénovation et de construction de logements serait possible, le gouvernement préfère se moquer des étudiants en proposant de les loger dans des containers et en supprimant l'allocation ALINE de 300€ pour un premier logement.
Mais les dépenses d'un étudiant, ce ne sont pas juste un logement et des frais d'inscription, il faut aussi se nourrir, se soigner, se déplacer...ce qui devient de moins en moins évident.
Face à cette situation, le système de bourse actuel ne semble plus être une solution satisfaisante : seulement 30 % des étudiants y ont accès alors que plus d'un million en fait la demande chaque année. De plus, la modification des critères de calcul des points de charges qui a accompagné l'an dernier la mise en place d'un sixième échelon a entraîné une perte de plusieurs échelons pour de nombreux étudiants à la rentrée 2008.
De manière générale, le système des bourses, basé sur les revenus parentaux, ne répond pas aux aspirations légitimes de la jeunesse à l'autonomie. Aujourd'hui, c'est tout le système des aides sociales étudiantes qui est à revoir.
Mais face à cette situation, le gouvernement se contente cyniquement d'inciter les étudiants à s'endetter auprès des banques ou de développer des bourses au mérite, véritables instruments de reproduction sociale.
La situation actuelle ne nous satisfait plus : les étudiants ne sont pas des enfants et ne devraient pas avoir à faire l'aumône à qui que ce soit ; nous voulons également pouvoir nous consacrer pleinement à nos études et ne pas être contraints à des "jobs étudiants" aliénants. Aussi, nous voulons un véritable statut social étudiant, accompagné d'un revenu nous permettant une véritable autonomie. Nous voulons pouvoir étudier dans des conditions sereines.
Cela signifie donc également pouvoir étudier sans la peur d'être expulsé à tout moment. Aussi nous voulons que l'obtention d'une carte d'étudiant donne automatiquement droit à une carte de séjour à tous les étudiants étrangers.
Mais quand les médias parlent de ce mouvement de grogne, ils oublient bien souvent de dire que cette inquiétude est partagée par nombres d'étudiants. Ainsi, à travers les universités de tout le pays, des Assemblées Générales étudiantes se sont tenues ces derniers temps, rassemblant des milliers d'étudiants soucieux quant à leur situation et à l'avenir de l'enseignement.
Le constat que peuvent faire tous les étudiants aujourd'hui n'est guère positif.
D'un coté, notre situation économique et sociale ne cesse de se dégrader, avec notamment une hausse du cout de la vie, des loyers, des frais d'inscription, mal compensée par des aides sociales insuffisantes en nombre et en qualité. La conséquence de tout ceci est donc une explosion du salariat étudiant, avec de plus en plus de difficultés pour mener sereinement nos études. Aujourd'hui, 51% des étudiants doivent se salarier en concurrence de leurs études, 100 000 étudiants vivent en dessous du seuil de pauvreté...
Dans le même temps, le gouvernement remet gravement en cause la qualité de nos études et nos outils de formation. La loi Liberté et Responsabilité des Université, mise en place l'an dernier malgré de fortes résistances étudiantes, a ouvert un boulevard à la casse des Universités, à leur libéralisation et à leur mise en concurrence. Les réformes s'enchainent, avec comme seuls objectifs la baisse des coûts et la rentabilité, au profit d'intérêts privés et sur le dos des étudiants et personnels, enseignants ou non. Il s'agit ici d'une totale remise en cause de la mission de service public de l'Université.
Nous, étudiants, refusons de voir la dégradation de nos conditions de vie et d'études comme un progrès. Nous avons donc décidé de nous mobiliser pour défendre nos droits et en conquérir de nouveaux. Plusieurs Assemblées Générales ont déjà réuni des milliers d'étudiants partout en France. A Tours, un millier de personnes s'est déja réuni plusieurs fois dans l'amphithéâtre Thélème pour construire une lutte étudiante.
Nous sommes déterminés à nous battre pour ne pas laisser casser l'Université et la condition étudiante. Nous vous appelons à nous rejoindre dans les AG et les actions pour faire triompher ensemble les revendications étudiantes développées collectivement (voir ci-dessous).
Pour un enseignement de qualité au service de tous
Avec l'objectif affiché de faire de l'Europe "l'économie de la connaissance la plus puissante du Monde", les objectifs de l'Université changent. Progressivement, on passe d'un service public d'enseignement -certes imparfait- à une Université-entreprise dont les maîtres-mots sont compétitivité et rentabilité.Dans ce processus, la loi Liberté et Responsabilité des Universités, a marqué une étape. Cette loi a réduit la démocratie universitaire et donné des pouvoirs étendus au président, notamment sur les questions de recrutement ou de gestion financière. Elle fait de l'Université la gestionnaire de ses locaux et l'encourage à développer des financements privés par le biais de fondations, accroissant de ce fait les inégalités de financement et donc la concurrence entre les Universités.
De cette loi LRU a découlé d'autres réformes allant dans ce sens d'une libéralisation accrue de l'Université et d'une mise en concurrence des Universités et des personnels entre eux.
Ainsi, la réforme du statuts des enseignants chercheurs, qui va les obliger à se vendre aux Universités, n'est qu'une conséquence de la LRU et du rôle accru du président.
Quant au plan Campus, il prévoit d'accorder d'importants financements à seulement 10 pôles universitaires d'élite en France, renforçant par là les inégalités entre universités ainsi qu'entre étudiants, tous n'ayant pas la possibilité d'aller faire leurs études dans ces pôles d'excellence...
Avec la réforme de masterisation des concours, tous n'auront pas non plus la possibilité d'enseigner. En effet, la fin des IUFM s'accompagne de la suppression de l'année de stage rémunérée, ce qui obligera l'étudiant à se payer une année d'études supplémentaire. De plus, cette réforme entrainera une formation d'enseignant beaucoup plus théorique, en déconnexion avec les réalités de l'enseignement.
Le plan Réussite en Licence, de son côté, prévoit de transformer la licence dans le sens d'une hyper spécialisation et d'une adaptation des formations aux besoins des entreprises locales, et annonce à terme la disparition de certaines filières. De plus, il substitue à des heures d'enseignement des heures de tutorat dispensées par des personnels contractuels non qualifiés, accentuant de ce fait la précarité.
La LRU a permis également une modification des critères de financement de l'Université. Le passage de la norme SAN REMO à la norme SYMPA diminue la part liée aux besoins réels de l'Université pour développer un financement basé sur les résultats, la compétitivité des Universités (taux d'insertion professionnelle, présence aux examens), accroissant encore d'avantage les inégalités.
Toutes ces réformes vont dans un même sens de dégradation de nos conditions d'études pour servir les intérêts de quelques uns. Nous refusons de n'être qu'une variable d'ajustement dans le jeu des entreprises. Nous voulons une Université plus démocratique, qui délivre de vrais diplômes ayant une valeur reconnue au niveau national ; un réel service public d'enseignement supérieur, de qualité et au service de tous.
Contre la dégradation des conditions de vie étudiantes
Il est clair aujourd'hui que les conditions de vie des étudiants se détériorent d'année en année. Aujourd'hui, plus d'un étudiant sur deux travaille en concurrence de ses études pour les financer, et plus de 100 000 étudiants vivent en dessous du seuil de pauvreté.Les dépenses liées directement aux études ne cessent d'augmenter. Ainsi, à la rentrée 2008-2009, les frais d'inscription ont augmenté de 2,5% en licence et de 5% en master et doctorat. En parallèle à cela, le coût de la vie suit une même progression, et la crise économique ne fait qu'aggraver la situation.
Ainsi, il devient de plus en plus difficile de se loger : le nombre de logements universitaires proposé est dérisoire, à peine 150 000 places en Cité U sur toute la France pour plus de 2 millions d'étudiants, et le coût des locations chez des particuliers, sans compter les frais d'agence, ne cesse d'augmenter. Alors qu'une politique de rénovation et de construction de logements serait possible, le gouvernement préfère se moquer des étudiants en proposant de les loger dans des containers et en supprimant l'allocation ALINE de 300€ pour un premier logement.
Mais les dépenses d'un étudiant, ce ne sont pas juste un logement et des frais d'inscription, il faut aussi se nourrir, se soigner, se déplacer...ce qui devient de moins en moins évident.
Face à cette situation, le système de bourse actuel ne semble plus être une solution satisfaisante : seulement 30 % des étudiants y ont accès alors que plus d'un million en fait la demande chaque année. De plus, la modification des critères de calcul des points de charges qui a accompagné l'an dernier la mise en place d'un sixième échelon a entraîné une perte de plusieurs échelons pour de nombreux étudiants à la rentrée 2008.
De manière générale, le système des bourses, basé sur les revenus parentaux, ne répond pas aux aspirations légitimes de la jeunesse à l'autonomie. Aujourd'hui, c'est tout le système des aides sociales étudiantes qui est à revoir.
Mais face à cette situation, le gouvernement se contente cyniquement d'inciter les étudiants à s'endetter auprès des banques ou de développer des bourses au mérite, véritables instruments de reproduction sociale.
La situation actuelle ne nous satisfait plus : les étudiants ne sont pas des enfants et ne devraient pas avoir à faire l'aumône à qui que ce soit ; nous voulons également pouvoir nous consacrer pleinement à nos études et ne pas être contraints à des "jobs étudiants" aliénants. Aussi, nous voulons un véritable statut social étudiant, accompagné d'un revenu nous permettant une véritable autonomie. Nous voulons pouvoir étudier dans des conditions sereines.
Cela signifie donc également pouvoir étudier sans la peur d'être expulsé à tout moment. Aussi nous voulons que l'obtention d'une carte d'étudiant donne automatiquement droit à une carte de séjour à tous les étudiants étrangers.
Plate-forme revendicative de l'Assemblée
Générale des Etudiants de Tours
L'Assemblée Générale des Etudiants de Tours, en toute indépendance des syndicats, organisations politiques, sectes et groupes affinitaires, a voté des revendications qui lui sont propres et qu'elle entend porter et polpulariser. Nous entendons par la lutte obtenir satisfaction de ces revendications, pour un enseignement supérieur de qualité au service de toutes et tous. Nos revendications se développent principalement sur deux axes : l'avenir de l'enseignement supérieur et la situation sociale étudiante.
- Pour la défense et le développement du service public d'enseignement supérieur
- Pour l'abrogation de la loi Liberté et Responsabilité des Universités (LRU), socle de toutes les attaques actuelles contre l'enseignement supérieur.
- Pour l'abrogation du Plan Réussite en Licence.
- Pour l'abrogation du Plan Campus.
- Pour l'abrogation de la réforme de masterisation des concours de l'enseignement. -Pour l'abrogation du décret portant sur le statut des enseignants-chercheurs.
- Pour un financement de l'Université en fonction des besoins et non des résultats, pour l'abandon du système SYMPA.
- Pour un cadrage national des diplômes.
- Pour la titularisation des personnels contractuels et une embauche massive de personnel non précaire.
- Pour l'intégration des Classes Prépa et des Grandes Ecoles aux système universitaire.
- Pour la défense et l'amélioration des conditions de vie des étudiants
- Pour un véritable statut social étudiant accompagné d'une réelle remise à plat du système d'aides sociales.
- Pour la supression des frais d'inscription dans l'enseignement supérieur. -Pour les étudiants étrangers, l'obtention d'une carte d'étudiant donne automatiquement droit à une carte de séjour.
- Pour une politique de rénovation et de construction de logements étudiants.
- Pour une gratuité de l'accès aux soins pour les étudiants.
- Pour une nourriture bio au RU sans augmentation du prix des repas.
Assemblée Générale des Étudiants de Tours
Les revendications qui sont actuellement les nôtres sont susceptibles d'être modifiées dans de futures Assemblées Générales. Nous appelons l'ensemble des étudiants, mobilisés ou non, à les mettre au débat, à les discuter, à réfléchir dessus, à se les réapproprier et à nous rejoindre dans la lutte pour les faire triompher.
Assemblée Générale des Étudiants de Tours
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